Bienvenue à la Ferme de Cécile

Parce qu'il y a sûrement des jours où vous aussi avez eu envie de tout plaquer pour élever des chèvres, je ne pouvais commencer ce blog sans vous présentez Cécile. L'idée lui trottait depuis longtemps en tête  puis elle a demandé un congé emploi formation pour réaliser son rêve: devenir chevrière. Quittant une vie confortable au bord de la mer, Cécile prend ses clics et ses clacs et se lance donc dans une formation agricole. C'est à cette occasion que nous nous sommes rencontrés, Je lui donnais alors des cours en élevage caprin. Par la suite, elle est venue travailler en fromagerie chez nous avant de se lancer dans son beau projet ! Un projet paysan, local, soutenant les races de sauvegarde.

Portrait d'une de mes chevrières préférées, La reine du fromage fondant et crémeux et de la bonne humeur, Bienvenue à la Ferme de Cécile !!!

36 chèvres poitevines menées en agriculture biologique sur dix hectares

Ça, c'est une ferme à taille humaine ! Au milieu des chèvres qui pâturent les abords de la forêt vous croiserez Cécile et sa salopette rouge, veillant au grain sur tout son petit monde ! Avec son guide d'homéopathie dans les poches elle remarque la moindre toux, la moindre boîterie.

Une chouette vie de chèvre ! Réveil à huit heures pour la traite puis départ dans les prairies de la ferme. Retour à 18 h pour la traite du soir avant de s'endormir devant un repas de bon foin. Ici tout provient de la ferme car Cécile cultive du mélange céréalier ( plusieurs céréales et légumineuses qui permettent de complémenter les chèvres) , fait son foin et s'arrange avec les voisins notamment pour la production de luzerne, riche en protéines.

Pendant que ce petit monde gambade, Cécile fait son fromage, s'occupe des chevrettes ( un sacerdoce sur cette ferme car tout le monde est nourri au biberon individuel !!), file faire ses livraisons dans les plus beaux restaurants du coin ( coucou Éric ;) ), gère sa comptabilité, sa maison, ... Une vie de chevrière à 100 à l'heure, bien secondée par Christophe, le roi de l'astuce, du bricolage, et du travail du bois.

On croise comme dans tous les troupeaux la chèvre pénible qui se détache toute seule à la fin de la traite ... Mais ici c'est à grands coups de câlins que l'on règle ça !

La réalité des petits élevages qui transforme peu de lait est assez stricte: impossible d'en perdre une goutte ! Tout est donc calculé, tracé, analysé afin de pouvoir fournir tout le monde.

 Derrière cette image bucolique de chevrière se cache une vraie fromagère gestionnaire, qui doit jongler avec un lait chaque jour différent, des rendements qui varient, des ventes fluctuantes. Un vrai métier qui ne s'improvise pas et qui demande beaucoup de réactivité, du savoir-faire et un gros sens de la logistique...

La gamme est vaste !

 Lactique essentiellement ;) On croise bûches, crottins, fromages frais, ainsi qu'un petit chèvre terrible à la sarriette et à l'ail ! Et les fameux yaourts bien sûr !

Inversion des rôles ! Et je me retrouve à mouler la traite du jour sous les conseils de Cécile ! Heu ... ? Qui est-ce qui t'as appris à tenir ta première louche ?? ;)

Mais c'est quoi cette drôle de chèvre ??

Merci aux Chevrettes du Terril pour la photo : en savoir plus c'est ici 

Si si vous la connaissez ! C'est l'égérie d'un des plus grands fabricants de fromages de chèvre industriel, qui, comme ses petits collègues aime nous vendre de la tradition, de la petite échelle, de l'authentique, là où ses pratiques ont justement encouragé à la presque disparition de cette race: la chèvre poitevine !

L'histoire est jolie. Elle serait le résultat de croisements lors des invasions arabes, se touillant petit à petit avec les chèvres andalouses puis pyrénéennes avant de s'arrêter dans le Poitou ( Charles Martel, 732, la bataille de Poitiers, ça vous revient ???). Elle se développe en France et devient la chèvre de référence avant que la population ne soit décimée par une épidémie de fièvre aphteuse au début du siècle puis remplacée par ses cousines suisses, plus productives...

Il aura fallu qu'une poignée de passionnés se lance dans un plan de sauvegarde pour sauver cette race, qui fait certes moins de lait, mais un lait plus riche et plus doux et qui est particulièrement rustique. 

Envie d'en savoir plus ? cliquez sous l'image

Découvrez ici l'association de défense de la Poitevine

Beaucoup aiment utiliser son image car elle est sacrément jolie avec ses airs de fantomette ! Mais ne vous leurrez pas, peu d'éleveurs travaillent avec, choisissant les races les plus productives ! Vous la croiserez pourtant sur de nombreuses étiquettes !

Et Cécile dans tout ça ?

Adhérente à l'association de la chèvre poitevine, elle fait partie de la seule marque qui garantit que le lait utilisé est bien fait avec du lait de poitevine et que les personnes qui achètent ce fromage participent à la viabilité des fermes, qui ont fait le choix de sauver cette race.
Envie de trouver un producteur vers chez vous ? C'est ici !

Et si au détour d'un voyage en Loire Atlantique vous voulez goûter ces fabuleux fromages tout est sur son site . Et à l'occasion tester sa recette de fontainebleaux au lait de chèvre ;)

Allez, courage à tous les deux pour votre belle aventure et merci pour l'accueil, le carré de chevreaux en tajine et votre gentillesse !