"Lançons ensemble la Laiterie de Paris ! Pour toutes les infos sur le projet et la campagne de crowfunding il faut juste cliquer ici ;) Merci !!"
C'est sûrement à cause du CNIEL que j'ai eu cette idée là... Car avant d'être "nos amis pour la vie", les produits laitiers étaient des "sensations pures". Bon finalement c'est pas faux ! Les fleurs c'est compliqué, plein de produits chimiques et pas écologique. Les chocolats, ça ne se fait plus depuis la fin des années soixante. Le vin n'est plus un cadeau avec lequel on débarque mais plutôt un moyen de sauver la soirée... Reste le fromage ! Alors j'entends déjà quelques voix mornes et pudibondes parler d'haleine et de cholestérol et je les engage dès maintenant à rejoindre le gang Perrier-kiwi. Car draguer avec "un Caprice des dieux Franprix" reste compliqué et assez confidentiel en terme de technique. Pourquoi le fromage ? C'est bon, c'est animal, c'est voluptueux, c'est moelleux.... c'est fait pour ça ! 3 raisons pour amener un plateau à un rencard et le secret du plateau parfait.
1) C'est beaucoup plus facile d'avoir l'air joyeux et épicurien avec un plateau de fromage qu'avec un kiwi
"Les produits laitiers des sensations pures", 1998 : le coup de la bouteille de lait et du camembert en forêt avant le rencard devant le frigo...
Alors quand on parle de plaisir, de découverte, de textures, de goûts, d'envie, etc. On parle fromage ! S'il peut faire un peu peur en terme d'haleine et d'odeur (bon on va pas non plus se mentir sur la raison de notre présence), pensez que le kiwi de son côté laisse énormément de pépins entre les dents. Oubliez la bouteille de lait préconisée par le CNIEL, c'est assez vulgaire et ça se marie très mal avec le vin.
2) La culture fromagère, le sens de la pépite ? Vous gérez et cela vous rend exceptionnel !
"Les produits laitiers des sensations pures", 1998 : comment se disputer un morceau de camembert pasteurisé avant de se galocher sous la flotte...
On pourrait également appeler ce chapitre (si l'on n'était pas trop classe) : "la chasse aux novices". La France peut crâner avec sa variété fromagère, mais que les Français et les Françaises sont nuls ! Comment les gens font pour se faire scotcher par un Langres ? Un fromage vieux de 300 ans... On fait goûter un chèvre fermier et soudain le monde s'illumine.
Bref c'est assez facile. Le choix de la qualité paye toujours. On oublie les rayons de Monoprix ou se meurent quelques camembert AOP et on file chez un producteur et un crémier fromager. Un fromage bien affiné, bien sélectionné, et évidemment cru - de toute façon, on va l'être, "cru" - fera forcément mouche dans ce triste monde ou le Philadelphia arrive a être trendy.
3) Pour la tête de votre fromager quand vous lui expliquerez le principe...
" Les produits laitiers des sensations pures", 1991 : comment risquer un attentat à la pudeur avec des yaourts, du camembert et du pain beurre, sur une terrasse à Madrid...
Bon j'ai mes adresses ... Mais c'est vrai que c'est assez drôle. Et passé le sourire gêné parce que vous expliquez à quelqu'un, que vous connaissez finalement peu, que vous allez utiliser tout son savoir faire à des fins de luxure, les fromagers jouent le jeu. Voire trop... En fait la profession a plein d'idées car eux-même sont rodés à cet exercice.
4) Allez, je vous file l'astuce du plateau parfait !
Ma préférée ! Arriver à draguer un surfeur avec un yaourt ! Et gagner face à sa copine qui à hélas tout misé sur l'emmental...
4 fromages...
(Le but n'est pas qu'il en reste car il vont cohabiter avec vous toute la fin de la soirée)
(Le but n'est pas qu'il en reste car il vont cohabiter avec vous toute la fin de la soirée)
Forcément un chèvre ! Et un chèvre doux avec du caractère. Un Pouligny bleu, un Charolais. Un fromage qui sait être animal sans être fort, avec de jolis arômes de sous bois pour enrober le tout.
Il faut ensuite évidemment une pâte molle ! Quelque chose d'onctueux qui colle aux doigts. Un très beau Brie de Meaux (le coup des classiques), un Brie de Melun épicé, ou une Bouse ! Une pépite suisse hélas pasteurisée, mais tellement addictive. A la saison on peut tenter le Mont d'Or à la coupe ( à condition que l'on ne tasse pas son sac de fromage dans un sac à dos avant d'arriver).
Une pâte cuite. Les gens commencent toujours par goûter la pâte cuite... Si la personne en face se jette sur le roquefort, vous pouvez y aller direct ! Mais hélas, les gens commencent toujours par la pâte cuite... Un Beaufort d'alpage, un vieux Comté, une belle Abondance ! Du fruité pour une entrée en matière tout en douceur. Et quelque chose de vieilli ! Car le monde reste toujours scotché par ces fameux "grains de sel" qui craquent sous dent. Bon, c'est de la tyrosine, la dégradation quasi finale d'une protéine, mais ne vous lancez pas dans ce débat vous allez être chiant... Souriez !
On finit avec un caractériel. Un bleu, un Roquefort de chez Carles par exemple. Une jeune Epoisse, de la Ferme de Marronniers. Un joli Stichelton ( l'occasion de crâner : "c'est comme un Stilton mais en cru et en fermier, il n'y a qu'un seul producteur". Là vous n'êtes pas chiant : vous êtes génial ! Continuez à sourire). Et c'est à grand renfort de verres et de persuasion qu'ils et elles finiront par le bleu et l'époisse...
De toute façon il reste une règle: c'est uniquement une fois le moment du fromage fort passé que l'on peut attaquer... Allez ! A bon entendeur :)
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